Quand la sismologie met en évidence la subduction continentale dans les Alpes occidentales

Publié le 19 Octobre 2015

Dans les années suivant l’avènement de la tectonique des plaques, les scientifiques pensaient la subduction continentale impossible, du fait de la faible densité de la croûte continentale. Dans un article publié dans la revue Geology, une équipe associant sismologues et géologues de l’Institut des sciences de la Terre de Grenoble (CNRS/UJF/UDS/IRD/IFSTTAR), l’Institute of Geophysics and Geology (Chinese Academy of Sciences, Pékin, Chine), l’Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Gênes & Bologne, Italie) et l’Université Milano-Bicocca (Milan, Italie) apporte des preuves décisives de l’enfouissement de croûte continentale européenne dans le manteau adriatique sous le massif de Dora Maira.

Méthode: Les résultats de l’étude actuelle sont issus de l’analyse des données de l’expérience sismologique CIFALPS menée en 2012-2013 dans les Alpes franco-italiennes par Zhao Liang, Anne Paul et collaborateurs, qui complètent les données ECORS obtenues pour la zone en 1986. L’expérience a consisté en l’installation sur une durée de 14 mois de 55 stations sismologiques => utilisation des ondes issues de séismes lointains et réfractées par les discontinuités de vitesse sous le réseau.

Résultats: Les auteurs prouvent que le Moho européen s’enfonce jusqu’à 75 km de profondeur sous Dora Maira. Ils montrent également que la zone de suture entre les deux lithosphères (européenne et adriatique) est très épaisse et caractérisée par une décroissance de la vitesse des ondes sismiques du haut vers le bas. Les nouvelles données géophysiques du projet CIFALPS et cette coupe d’échelle lithosphérique établissent, pour la première fois, un lien direct entre la lithosphère européenne enfouie par subduction dans le manteau adriatique et les minéraux de UHP en surface (coésite).

Rédigé par Anne-Sophie Krémeur

Publié dans #Ressources

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