Témoignage d'une professeure agrégée, alumni de la promo 2016: Hélène

Publié le 9 Février 2017

Hélène (promo 2016, secteur C) est agrégée depuis l'an dernier. Après un cursus universitaire en S.V.T. à Paris 11, Hélène poursuit sa route à Bordeaux dès la L3 S.V.T. et jusqu'au M2 PREPA AGREG. Elle choisit le secteur C. Pétillante, elle a su insuffler au jury cet aspect de sa personnalité lors des deux épreuves orales. Sa persévérance et son enthousiasme lui ont permis de réussir haut la main l'agrégation au rang n°6. Elle nous livre ci-dessous quelques réflexions sur son expérience au sein du M2 PREPA AGREG et sur sa vie de jeune professeure agrégée, aujourd'hui en stage à Pessac près de Bordeaux. Merci à toi et bonne continuation !

Globalement quel cursus as-tu suivi ?

Bac S. J’ai fait l’ensemble de mon cursus à la fac, les deux premières années à Paris 11, puis de la L3 au M2 à Bordeaux.

Pourquoi as-tu fait le choix de la préparation à l'agrégation de Bordeaux ? Quels ont été les critères déterminants ?

Je l’ai d’abord choisie pour des questions pratiques : j’étais à la fac de Bordeaux depuis déjà deux ans, je connaissais les lieux, les étudiants, les enseignants, j’étais déjà installée.

En début de M1 je n’étais dans l’optique de partir en M2 agreg. Au vu des mes résultats cette année-là mais aussi du groupe d’étudiants qui faisait la demande, je me suis laissée entraîner dans cette émulation scientifique !

Enfin, un dernier argument de taille était les enseignants impliqués dans la prépa agreg. Un grand nombre intervenait déjà en L3 et M1, je savais alors que l’enseignement dispensé serait de qualité. C’est d’ailleurs sur cette base que j’ai choisi ma spécialité.

Quels sont les points forts de la préparation qui t'ont particulièrement marqué?

Le premier point fort est un encadrement de qualité. La prépa est encadrée par deux responsables qui connaissent les modalités du concours et qui sont très disponibles.

Ensuite, certains enseignants sont très investis dans l’ensemble des activités et se rendent disponibles à toute question ou conseil.

Tout est mis en place pour faciliter les apprentissages : les locaux sont à disposition 7/7 et 24/24. Une grande autonomie est laissée aux agrégatifs dans le matériel à disposition : livres, échantillons…

Enfin, les stages de terrains de fin d’année permettent de re-contextualiser les connaissances, de préparer les TP (culture naturaliste) et d’avoir les enseignants très disponibles pour répondre aux questions.

Quelles étaient les conditions de travail ? Comment as-tu géré le travail en prépa ?

L’année s’est divisée en deux grandes parties : avant et après les écrits.

1) Avant les écrits. Après une phase d’adaptation (jusqu’à la Toussaint je crois), le rythme était mis en place : il fallait préparer les parties du programme avant les écrits blancs qui y correspondaient. Nous avons décidé de se répartir les parties pour partager le travail. Ainsi nous avions l’ensemble du programme prêt, il suffisait ensuite de l’apprendre (!). En semaine, nous finissions les cours vers 18h, après je faisais une pause puis reprenais de 20 à 22h (au mieux 3-4 soirs par semaine). Le week-end, je travaillais 8-9 h par jour. Les soirées étaient libres.

Les 18 jours de révisions étaient très tendus. Nous avions très peu de temps pour revoir l’ensemble du programme (au final durant l’année je n’avais pu que le voir qu’une fois en entier). Donc là c’était 11h de travail par jour, sans discontinuité jusqu’à la veille du premier écrit.

2) Après les écrits les cours étaient très allégés. Nous nous sommes alors regroupées avec les spé C et nous avons préparé les leçons et TP. nous avions bloqué des créneaux où nous préparions ensemble les leçons. Là un premier temps de réflexion seul, ensuite on cherchait les livres adéquats, puis on partageait. Les TP, j’ai refait tous les TP jusqu’à 2008.

Cette partie de l’année a été beaucoup moins intense. Nous travaillions 7-8 h par jour mais nos soirées étaient libres, les week-end beaucoup moins chargés.

Avant de partir à Paris, nous avions toutes vues l’ensemble des leçons (ng et spé C) qui étaient tombées l’année précédente. Mais surtout nous avions feuilleté quasiment tous les livres de la liste.

Comment était l'ambiance au sein de la promo ?

Cette année là, l’ambiance était très bonne. Comme je l’ai dit plus haut, c’était un des critères qui m’a poussée à m’y inscrire. Que ce soit dans les spécialités ou en général, l’effectif était réduit et donc propice aux échanges et à la bonne humeur. Six personnes du groupe font partis de mes meilleurs amis actuels (certains l’étaient déjà avant <3 ).

As-tu des conseils de méthode à fournir aux étudiants de la prépa ? Un conseil particulier à donner pour les épreuves ?

Je pense que la méthode est assez bien transmise en prépa. Il faut vraiment être à l’écoute des encadrants et leur faire confiance. Ensuite il est vrai qu’un énorme investissement personnel est demandé qui permet de compléter au niveau scientifique.

Pour les écrits il faut s’ouvrir l’esprit et penser à ce que les autres vont oublier. Essayer d’avoir un avis « moderne » tout en l’argumentant pour ne pas rester sur ses acquis et montrer au correcteur qu’on sait aussi réfléchir.

Pour les TP il faut être méthodique et organisé. Le piège est de s’embrouiller dans ses préparations et de monter crescendo dans les tours « parce que rien ne marche ».

Pour les oraux, il faut vraiment suivre la démarche scientifique en partant de l’observation puis en l’exploitant pour arriver la contraindre. Il faut faire vivre les leçons et impliquer les jurys.

Au cours de l'année de prépa, sur quels points penses-tu avoir le plus évolué ?

Que ce soit en méthodologie ou en scientifique je me suis rendu compte de tout ce que je ne savais pas.

J’ai développé une méthodologie de travail mais aussi d’organisation des informations qui me permet de gagner du temps aujourd'hui et d’être plus efficace dans mon travail.

Au niveau scientifique, j’ai vraiment l’impression d’être partie de loin : avec le recul mes connaissances étaient étriquées en sortant du CAPES. L’année de prépa a permis d’élargir, de me rendre compte de l’étendue des disciplines enseignées et donc de l’humilité que je dois m’efforcer à avoir face aux sciences de la vie et de la terre, mais aussi des sciences en général.

Quelle(s) affectation(s) as-tu obtenu ?

Lycée Pape Clément à Pessac, 2nd et 1S.

Comment se passe aujourd'hui ta vie de professeure agrégée ?

Très bien. Les contacts que j’ai au lycée sont de très bonne qualité. On m’aide dans mes pratiques tout en me laissant une très grande liberté. J’en profite donc pour essayer plein de choses, je suis soutenue par l’ensemble de l’équipe : ma tutrice, les autres enseignants de SVT, les préparateurs.

Qu'est-ce que la préparation à l'agrégation t'a apporté dans ton métier ?

je me suis tout d’abord rendue compte que le niveau scientifique demandé en 1S est très élevé. J’utilise régulièrement les connaissances que j’ai acquis l’année dernière.

Au niveau méthodologie, j’essaye d’inculquer la démarche scientifique et donc la rigueur de pensée scientifique à l’ensemble de mes élèves sur toutes mes activités.

La prépa m’a donc permis d’avoir un recul sur mes pratiques (en méthodologie ou en scientifique). De plus, dans mon organisation personnelle (préparation des cours, correction …) je pense être assez efficace et donc profiter du reste du temps pour retrouver une vie équilibrée.

Voici le lien vers un projet pédagogique qu'elle a développé lors de son stage de professeure agrégée:

Rédigé par Anne-Sophie Krémeur

Publié dans #Alumni

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